Les évidences sont là. C’est la fin des heures verticales. J’arrête de chuter et surtout de vouloir à chaque pas me rattraper. Un soir sombre appuie sur la voûte formée par mon corps fatigué. Le poids des heures éveillées que je traîne derrière moi et qui ne cesse de s’alourdir a fini de me ralentir. Maintenant, je ne vais plus nulle part. Je gis là immobile, prêt à flancher. Je n’ai plus la tête sur les épaules. On pourrait dire qu’elle commence à se fondre dans ma masse. Mes yeux ont disparu, se sont glissés derrière des paupières et attendent le repos. Mon esprit s’est égaré en chemin. Je suis fou maintenant et depuis quelques temps. J’ai perdu la raison. Cette raison même qui me dirait en temps normal de ne plus lutter et de me laisser aller. Perdu je suis et je continue de chercher un chemin qui n’existe plus. La seule destination encore existante est celle d’un matelas confortable sur un lit de fortune. Là finit la chute. Là finit le réel pour aujourd’hui. Et là commence le reste, celui qui n’a pas de fin ou presque et qui s’étend à perte de rêves.
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