J’ai marché longtemps dans cette rue déserte, à la recherche d’une âme à rencontrer. Je n’y ai vu personne. J’ai guetté un moment avant de rebrousser chemin, les oreilles toujours tendues, à l’affût du moindre son. Personne n’est venu et personne ne viendra. Tout a passé et disparu. Tout est vain et moi je ne suis plus.
[…] Et là déjà, je ne savais plus compter. J’ai perdu le fil du temps, des jours et des nuits. Je me suis oublié et égaré dans un nuage gris. Pris dans des glaces opales, j’ai perdu le sens des mots et le cours de mes pensées. Je suis devenu un voile, porté par une bise légère. C’est comme ça que j’ai appris à voler. En me détachant des maux, en allant si loin que j’en oubliais mon nom, mon poids et mon visage. Je laissais un corps pour devenir une idée toute simple. Une étincelle intouchable. Un moi sans bouche pour le dire. Juste une présence chaleureuse sous laquelle s’éclairer.
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