Être toujours mieux que soit ou s’accepter tel qu’on est. Faire toujours plus, être constamment en recherche d’une amélioration, d’une progression. Pourquoi ? C’est un peu le sens de la vie. Se développer, grossir, se multiplier, proliférer. On est attiré vers un faire plus jusqu’à un certain sommet d’où, une fois passé, on se dirige vers un déclin de soi-même. Quand les cellules cessent de se multiplier et qu’on entame la mort lente du corps puis de l’esprit.
Naître c’est devenir vivant. Vivre c’est se battre pour respirer, se battre pour marcher. C’est comme une bataille intérieure qui se passe à l’extérieur.
L’enfant est un sac vide qu’on habille puis qu’on remplit.
L’ado est un révolutionnaire qui a eu la lucidité de voir le monde tel qu’il est,
Qui est vite freiné dans ses ardeurs par l’adulte casé dans sa boîte de maison, fixant sa boîte de TV et mangeant toutes sortes de plats préparés en boîtes.
À 20 ans, on se lance dans la vie comme si elle allait s’arrêter le jour suivant.
À 30 ans, on se calme un peu. On se demande si on a fait les bons choix ou on continue sans réfléchir.
À 40, puis 50 ans, on a le souvenir vague d’avoir voulu changer les choses, alors on se dit qu’il est peut-être encore temps de se changer soi-même.
Finalement, on s’est peut-être battu toute sa vie à tourner en rond. On prend le recul de son âge.
Le vieux c’est un sac plein qu’on habille puis qu’on aide à se vider. C’est une tête pleine qu’on infantilise.
Mourir c’est cesser de lutter. Ce n’est pas abandonner pour autant. C’est surtout mettre fin à une incroyable histoire. Ce qu’il y a de plus extraordinaire, c’est que personne ne pourra compter notre histoire aussi bien que nous l’avons vécu. C’est le privilège des morts, ne laisser qu’un souvenir de soi au monde et garder le reste.
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