Quelques mots d’avant dormir, avant d’éteindre la lumière. J’ai vérifié qu’il n’y avait pas de monstre sous le lit. Aucun ogre caché dans un coin de ma chambre non plus. Je suis bien seul. Pas de lutin farceur ou de terrible pantin dans mes tiroirs. Pas plus que de serpents dans mes chaussettes ou d’araignées pendues au plafond. Je suis tout seul. J’ai le choix du côté du lit. Il est froid. Je me dépose sur le vide cotonneux. J’ai de l’air et des draps pour m’enlacer, c’est mieux que rien.
J’ai du temps pour apaiser ma journée d’aventures et de rencontres. Elle a été lumineuse et remplie du ciel de la fin de l’été. J’y ai parcouru le monde à bicyclette. J’ai sauté dans le vide après avoir marché sur les lianes de la jungle d’ici. J’ai dansé avec les animaux et escaladé des montagnes pour me sentir oiseau. Je ne glisse pas dans le rêve, pas encore. Tout ça était bien réel. Aujourd’hui j’ai fait de la lumière pour fuir les visages ombrageux. Et demain je recommence ! Avoir une vie extraordinaire c’est une question de perspective. Avec un sourire en plus ça peut aider.
Mes yeux closent le jour. Le temps s’étire et je suis toujours là, seul sur mon lit. Il est chaud maintenant et m’accueille dans les mirages de la nuit.
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