Mardi 14 juillet 2020

La chaleur étouffante écrase les corps contre les murs de roche. Les muscles sont bandés et les fronts suintent. L’esprit essaye de rester vif. L’attention est préservée même si la fournaise nous fond contre la parois grise. Il faut assurer, qu’on soit au sol ou dans l’ascension du parcours vertical. Mes doigts se glissent dans les interstices et font barrage au vertige. Je me tiens tout en recherchant une économie de force et de mouvement. J’y vais d’instinct et de raison, je glisse contre la gravité. Je repousse un peu plus à chaque geste la limite entre l’échec et la réussite. Ne pas aller plus loin cette fois c’est créer une marge de progression. Je regarde en arrière, j’ai au moins gagné la vue.

Je lâche prise et me laisse tomber, rattrapé par la confiance qui me lie à l’autre.

[…] Le ciel se charge d’obscurité et l’orage s’annonce. Un voile terne déborde sur le paysage. Plus bas on court pour rejoindre une rivière et se jeter dedans. La tempête reste lointaine, intimidée par les éclats de rire, les jeux d’enfants et les paroles sages.

Elle viendra finalement nous surprendre la nuit tombée pendant le repos des héros ; lavant tout sur son passage, rêves et tourments.

Au matin la terre est toujours chaude. Je me réveille sur une toile qui se balance au dessus de l’eau qui s’enfuit. Je suis loin de l’absurde, de l’abjecte, de la honte et j’en ressens quand même le pincement. Ici là où la beauté s’ignore, le temps a du mal à faire oublier les traces qui crient la douleur du monde.

|14/07/2020|
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