Dis, on joue à chat ? On arrête les voitures, on ouvre les portières et on part en courant pour s’attraper. Pas ou peu de règles – un chat qui attrape tous les autres. Un chat par village, peut-être un peu plus pour les villes… Un chat par quartier disons. Et quand on se fait attraper on ne bouge plus. On attend de se faire libérer. Ça va faire comme une forêt d’humains – sur et autour des voitures – dépendamment d’où on s’est fait attrapé. Pour se libérer pas 36 solutions, il faut rire et faire rire ses voisins. Imagine, une forêt humaine qui rigole ! Et on peut se remettre à courir en continuant de se marrer ! Bien sûr quand le chat est fatigué il peut changer, attraper quelqu’un et lui dire «c’est toi le chat». S’il est vraiment trop fatigué pour courir encore, il peut tomber de rire et c’est celui qui l’a fait rire qui devient le chat. On ferait ça pendant toute une journée et on appellerait ça la journée du Super Chat. C’est un nom plutôt cool je trouve.
Au début les gens trouveraient ça un peu débile. Après il y aurait le lot de gens craintifs, les réticents et les timides. Pour sûr on va entendre des grands mots comme «dangereux», «sécurité», «anarchisme»… Et puis petit à petit, on va s’y mettre. Un jour même on se demandera comment il a pu y avoir une époque sans la journée du Super Chat. On la rajoutera au calendrier et ça deviendra comme une fête, encore plus populaire que toutes les autres. Un rendez-vous pour jouer ensemble, se donner la main, se courir après à en perdre haleine et rire pour se libérer. Une célébration de l’improductivité et de tout ce qui ne se monnaye pas. Un temps de recréation pour faire rejaillir en nous l’énergie du jeu.
Alors, quand on aura posé les masques, qui pour jouer à chat ?
|24/11/2020|
Ce qu'il reste 
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