Et si je pouvais accepter que je ne suis rien, seulement pour un instant. Le temps de me défaire de la peur qui me tient juste avant que je fasse le pas en avant. Je regarde ce vertige d’en arrière le rideau, témoin de l’immensité de tout ce qui peut arriver. Je suis effrayé de rater et pourtant tout repose là dessus. Sauf que là je dois réussir mon échec, le jeu est ailleurs. Le risque c’est de se perdre, alors je regarde où je vais et j’avance tranquillement. Surtout faire une chose à la fois.
Et finalement je passe le rideau en essayant d’être là. J’entretiens ce lien ténu entre moi et moi-même, parfois entre mon partenaire et moi, et toujours entre le public et moi. Je fais vivre ce qui m’anime, je compose avec ce que je sais. Je me lance effrontément et plein d’audace frauduleuse dans ce que je ne sais pas. Je suis l’imposteur idéal, imparfaitement conscient de mes ratages et absolument certains de rendre visite à l’invraisemblable.
|31/01/2022|
Votre commentaire