Mardi 15 février 2022

La sueur parcourt mon front et dégouline jusqu’à se faire boire par mon tee-shirt. Je regarde droit devant. Je sens mes jambes fatiguées et me concentre pour ne pas flancher. Ce n’est pas le moment. Je respire tranquillement mais l’émotion monte en moi. J’essaye de la contenir même si je ne sais pas si j’en serais capable longtemps. Ça y est, le musicien vient de jouer la dernière note et laisse s’envoler l’archer vers le ciel. D’un coup c’est comme si la lumière devenait plus forte avant de complètement disparaître.

Je disparais. Je suis mangé par ce noir de quelques secondes, avalé, happé ou quelque chose comme ça. C’est un code pour que le personnage laisse sa place à l’acteur. Dans l’obscurité mon corps résonne de tout ce qui vient d’arriver et de ce qui se produit encore. Je pleure, je ris et j’exulte mais personne n’entend. Je n’existe plus tout en étant intensément là. Je suis traversé par une vague qui m’arrache au temps. Ce sont trois secondes dans le noir pendant lesquelles des mondes explosent et renaissent. Je m’imprime dans cet invisible instant, avant que la lumière revienne et que le public applaudisse.

Je savoure ce bonbon comme l’un des plus précieux

et les yeux plein d’eau

je salue.

|15/02/2022|

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