Ce soir la poudreuse vient encore tenter d’éteindre les bruits du monde. Elle se dépose comme des boules de polystyrène et donne à la fin de journée un aspect feutré.
Le vacarme est monumental.
Des yeux se tournent vers les images ahurissantes.
Des cœurs sont serrés en pensant aux effrayés lointains.
Les têtes ne comprennent simplement pas pourquoi.
J’avance les joues rosées de froid. Mes pas s’enfoncent de quelques centimètres et sculptent la trace éphémère de mon passage. Le coin de rue se trouve dans une boule à neige que quelqu’un secoue énergiquement, mais personne ne tombe. Peut-être qu’il va tellement nous agiter que demain le blanc aura tout englouti.
Des poèmes sont écrits à bout de doigts gelés sur les voitures. Les mots existent et disparaissent avant même d’avoir été lus pour certains. Je capture des trésors passagers pour en décorer mes pensées. Parfois le monde est beau quand l’homme ne vient pas tout gâcher.
|01/03/2022|
Votre commentaire