Mardi 3 juillet 2018

Je marche tranquillement dehors, je marche. C’est le soir, fin d’été, je croise des gens, des autos filent, il fait nuit. Au loin la tour Eiffel, plus loin la lune et enfin les étoiles. Et moi tout en bas, ou au milieu, enfin dans un coin, un tout petit bout de coin de rien. Moi tout petit petit bout de rien sur un tout petit bout de coin de rien, je marche là, lentement. L’existence c’est beaucoup de tout et peu de choses en même temps. Des étincelles de-ci de-là, des grains de poussière dans le noir, du minuscule, de l’immense ; et le néant continue de s’étirer. Un pied devant l’autre, mes pas font Ploc ploc et s’inscrivent dans le brouhaha de moteurs, de mots, de sirènes et de rien. Des yeux croisent les miens et en dedans ça explose ou pas, mais si c’est le cas, c’est en micro-chocs, en réactions chimiques infimes ou pas, ou rien, rien de perceptible. J’existe ici là. Je suis peu pour le reste mais tout pour moi. Je suis ma seule matière, mon seul petit petit bout de rien sur un tout petit bout de coin de rien. Et tout le reste s’appartient à lui-même. Je ne fais que passer, pour moins longtemps que la plupart du rien. Il ne faudra qu’une goutte de rien de temps pour me dévorer. Alors j’essaye de ne pas trop en manger, ne pas tout prendre d’un coup. Je le laisse fondre sous ma langue et je savoure chaque soupire. J’existe ici là et maintenant, pas après pas avant.

|texte du 04/09/17|
Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :