Il est tard et je suis saoul ; le sexe à l’air dans une pissotière à côté d’un écran qui diffuse de la publicité. Je n’en entends que les sons. Je n’en écoute pas le message. Ma tête raisonne encore du bit incessant et régulier de la musique électronique.
Des yeux de merlans fris m’épient. Ils sont à l’affut d’un moi. Ils me lèchent du regard. Ces gars et ces filles assoiffés de chaire. Ces vampires perdus dans la nuit. Ils me pressent de leurs yeux embués par l’éthanol. Je suis comme une obsession, un objet de désir. Ils cherchent le contact, ils cherchent à être aimé, désirable, ils recherchent une sorte d’amour.
La salle est remplie de ces zombies uniformes qui remuent en cadence. Entrainés par l’espoir de trouver un sens ou de se perdre dans l’absence de ceux-ci. Alors ils se dévorent entre eux. Passent leur nuit à le faire pendant que le jour ils cuvent. Ils s’entremangent, déversent leur matière grise sur un flot de bits anesthésiques. C’est leur raison de ne pas être. De disparaître dans la fumée et le bruit, de consommer leur vie et l’ennui.
Devenir la nuit pour apparaître au matin et ainsi renaître chaque fin de semaine, en décalage avec un monde dans lequel on appartient plus.
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