Je laisse derrière moi une montagne d’objets. Je les ai tous mis dans des boîtes en carton, dans des valises ou dans des sacs. J’ai tout rempli le vide de plein. J’ai peint l’espace de colifichets, de linge et de ce qui se laisse traîner. J’en ai fait des tas de souvenirs et des histoires emballées. J’ai laissé de côté les rêves oubliés. Et j’ai bâti le tout, plus haut qu’une forteresse ! Tel un mont qui surplombe le reste. Il est à la fois plein et creux. On peut facilement y trouver un abri, dans ses nombreuses grottes et galeries. Là repose un moi matérialiste, attaché à la moindre petite babiole d’un autre temps.
Au dehors, le moi. Seul, nu et détaché. Libre ? Pas tant qu’il marchera à l’ombre de la montagne.
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