Tout passe si vite. Je serais resté sous la pluie des semaines encore, pour continuer de voir ces yeux et d’entendre ces rires. Les regards discrets qu’on s’échange parfois. Ces discussions d’après jour, dans le brouhaha d’une salle de bar ou dans un théâtre déserté par son audience ; où restent seulement tous les acteurs du projet vivant. Ces rencontres humaines qui se passent un peu partout. Qui nous dépassent et de temps en temps nous amènent ailleurs. Quand on se sent plus que chez soi alors qu’on se croyait perdu. Ces retrouvailles d’amitiés lointaines ou les rencontres de nouveaux invités à se joindre à la fête. Et tous les jours la famille s’agrandit. On se fait complice, on joue à se faire rire à coup de magie maladroite, on danse au rythme des chaises battues et des chansons de noël précoces… Parfois c’est le public qui nous donne une raison de continuer ce qu’on fait et parfois ce sont les artisans d’un théâtre. Quand le bonheur de la représentation se poursuit une fois les rideaux clos et les strapontins relevés. La lumière a quitté la scène pour se nicher dans les yeux de ce petit monde encore éveillé.
Et à la fin on ne veut pas lâcher ces bras qui nous tiennent. Quand on a pris le temps de s’attraper et que certaines bises se prolongent. La rencontre est parfois quelque chose d’autre. Mais dans cette vie les au-revoir gagnent toujours ; même si on aime se raccrocher à des à bientôt. Le monde est grand et les chemins se croisent.
J’ai rencontré un tout petit groupe de belges dans un tout petit bout de Belgique. Ça a duré tout juste une semaine et à midi aujourd’hui, je suis partis. L’histoire s’écrit maintenant avec ces elles et ces eux. Ils sont venus enrichir mon livre et ont pris part au voyage. Ma valise est pleine et belle, infinie et légère. Le train est arrêté depuis une heure sur la voie mais moi je vole.
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