Allô. Là haut. Il y a des jours avec et des jours sans. Des journées à passer son temps suspendu, à flotter parmi des nuages bien réels. Quand on arrive à s’aimer et qu’une étoile semble penchée sur nous.
Si bas. Sale lot. Il y a des matins sourds ; ces débuts si lourds où nos pas arrachent du sol en se traînant. Les miroirs ne réfléchissent plus. Quand on ne se trouve plus parce qu’on se cherche en dehors.
Un jour sur deux, le géant glisse de sa montagne. Sans rebondir, il dévale les pentes comme endormis, incapable de se rattraper aux branches. Il s’arrache de tous bords et tombe dans un ravin. Il s’arrête plus bas que le bas des monts, avec l’impression d’avoir tout perdu sauf ce goût de sang dans lequel sa bouche baigne. Nu, il doit tout recommencer. Ou presque ; il garde en mémoire l’expérience de toutes les veilles de descentes. Ces journées à retisser échelles et ponts de cordes pour parfaire son ascension. Déjà il reprend la route des sommets et trouve, sur le chemin, les outils qui lui permettront d’arriver au plus haut. Son manège dure toute une vie, car il n’est ni fait seulement pour monter ni seulement pour descendre.
Et le temps dans tout ça, il en faut. Comme dans toutes les recettes, pas de miracle ! Tomber, se relever, se tromper, apprendre, recommencer. Et au bout du compte s’éteindre – la vie c’est le pendant du maintenant.
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