Pas de quoi s’inquiéter. J’attends notre prochaine rencontre avec impatience. Ça sera peut-être la première. Certainement pas la dernière. Je ne fais que me rapprocher de toi. Devrais-je dire vous ? Un jour nous allons nous découvrir sans s’y attendre. Tomber l’un sur l’autre comme par hasard. Qui serais-je alors ? Je serais certainement intimidé au début, maladroit ou quelque chose comme ça. Je porterai ce masque qui nous va si bien. Il est assez proche de celui qui est au dessous, avec un soupçon de confiance en plus. Ou d’insouciance peut-être. De cette légèreté qu’on redécouvre avant de voler.
Ça se pourrait qu’on se croise tous les jours, ou que ça soit déjà arrivé quelques fois. Nous ne nous sommes même pas regardés alors. Peut-être même pas vus. Nous avons poursuivie chacun sur son chemin. Quelles sont les chances de se recroiser encore ? J’aime ce genre de miracle. Comme de ceux qui nous font regarder un peu plus longtemps d’un côté, pour que mes yeux croisent les tiens ou l’inverse. Après ça les jeux commencent, ou pas. L’invitation peut être lancée sur ce simple regard. Des paupières qui tardent à se fermer ou au contraire qui font clignoter le monde. Et plus bas un sourire qu’on ne sait retenir. Des scénarios doivent se bousculer quelque part là haut, pendant qu’au milieu de ma poitrine le vacarme s’installe. Ce concert de cuivres et batteries, autour d’un pianiste fou que la foule porte en jouant.
Il y aura cette danse de la perfection. Celle où l’on fera tout pour ne pas se marcher sur les pieds. La marche aveugle sans lendemain ; nous nous guiderons tour après tour, jusqu’aux premiers mots d’amour et peut-être bien au delà. Et aussi des adieux tôt ou tard. Mais je ne veux pas résumer cette rencontre à bonjour et au revoir. Il y a et il y aura toutes ces routes qui créeront un monde. La forêt immense où chaque arbre reste à découvrir. Nous sommes des sauvages et quelque part nous danserons nus sous la pluie.
Il ne reste plus qu’à s’attraper.
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