Les fractures sont un peu partout. Le monde penche vers le dedans. Mon pied s’est planté dans un trou et je suis tombé. Il y a des montagnes tout autour et ma bouche qui trempe dans la poussière. Mon souffle fait des nuages que le vent attrape et emporte. J’ouvre les yeux. Je vois le petit me surplomber. Ma vision est trop timide pour révéler l’infiniment minuscule alors je me contente de ce peu. Je respire et reste étendu là un moment. J’entends les grains de cailloux se glisser les uns sur les autres et le grondement lointain d’un torrent qui détale. Je prends la mesure de ce qui m’entoure en étant affalé sur ce sol bien plus accueillant maintenant qu’au moment de la chute. Au début dur et brutal, il commence à se faire tendre et délicat. Je m’enracine un peu ici. Il fait ni chaud ni froid. Je perçois le mouvement silencieux d’un monde qui s’enroule.
Là parmi les monts qui dominent certains cieux, j’habite. J’ai planté une cabane pour me retrouver et je ne l’ai jamais quitté. J’appartiens à ce temps plus qu’à un autre. Je l’ai façonné de mes mains à l’image des rêves et m’endors chaque nuit pour rester inspiré. Je travaille avec la vie et elle me le rend bien.
En haut de cette grande colline que les siècles font craquer, séjourne un homme. Il chante des histoires du monde et sans un bruit murmure aux étoiles.
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