Conseil à moi-même : en quarantaine, ne pas trop regarder de vidéos de voyage à vélo.
Trop tard.
Je me cale dans mon fauteuil et me noie dans les images des espaces sans fin. Ces paysages où j’ai envie de rouler des journées entières pour dépasser les limites de mon propre regard. J’ai soudain des idées folles, partir sans penser à revenir. Pas avant d’être arrivé au bout du monde. Mais quel bout ? Peut-être celui du sud, tout au fond du Chili. Aller jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de route, ni même plus de chemin. Sans trop se poser de questions – elles amènent les doutes et ralentissent le départ – juste partir. «Oui mais si mon vélo se casse, je ne suis pas capable de le réparer entièrement tout seul.» Pas de problème, apprendre ça fait partie du voyage. L’idée c’est moins la destination que toutes les étapes pour y arriver.
Alors il faut partir tôt le matin, sans que personne ne le sache. Se surprendre soi-même par la spontanéité de la décision. Partir sans être complètement réveillé et rouler avant que le soleil se soit présenté. Au matin je suis déjà trop loin pour penser à revenir. Déjà dans un autre pays, toujours dans l’ailleurs. Je médite sur cette route du bout du monde.
Mon corps est malheureusement resté enfermé entre ces quatre murs mais mon esprit vagabonde. C’est ce que je suis.
Si demain je ne suis plus là, vous savez où je vais !
|12/05/2020|
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