J’avais des idées sur quoi écrire ce matin à 5h quand je suis allé porter ma marraine à l’aéroport. Ça y est, ça me revient…
Je vois ma grand-mère dans sa robe de chambre rose assise dans l’attente du départ prochain de sa grande fille. Elle a ce regard que mes parents revêtent quand il me savent partir pour un ailleurs lointain. Elle me dit que ce n’est pas facile, que ce n’est jamais facile, qu’on ne s’habitue pas. Je la croie. Elle a cette absence de mot qui précède à la solitude. «Ça fait du bien d’avoir quelqu’un, à ça on s’y habitue bien». Ses phrases ont le poids des mois précédent, de la déliquescence de l’espace intime entre nos êtres chers. Rien n’est pourtant assez lourd pour esquiver l’étreinte de ces deux grandes dames qui se disent au revoir. Je ressens à la surface de ma peau l’émotion et la chaleur de ces quatre bras qui se serrent. Je regarde le berceau de l’amour de notre famille. Je pense à mon grand-père et à sa douceur que j’ai si peu connu, que je peux voir chez mon père et je pense chez moi. Bientôt je serai à la place de ma marraine, essayant d’étirer ces quelques secondes pour qu’elles durent comme toute une vie.
|22/01/2021|
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