Quand je suis arrivé sur cet hémisphère, le douanier m’a regardé d’un air autoritaire.
Il m’a considéré de haut en bas et m’a dit «monsieur, vous êtes bien trop heureux pour vivre ici».
Sans autre préambule, il me tend un formulaire et m’assigne à résidence pour deux semaines entières.
«Voilà qui devrait appesantir votre bonheur, il est préférable que votre sourire ne contamine pas nos promeneurs.»
Me voici donc en quarantaine, histoire de me mettre en peine.
Chaque jour j’envoie par missive l’étendue de mes symptômes aux hautes instances administratives.
Si ma fièvre de vivre persiste, je reçois une note négative.
Tout est fait pour que je me sente malade, pour me faire oublier mes envies de ballade.
Ils espèrent que 14 jours suffiront à faire passer mes envies de tourner en rond.
Ce qu’ils ignorent dans leur volonté de m’amollir, c’est que les murs ne m’empêchent plus de sortir.
De mes nombreux voyages j’ai gardé les plus beaux des rivages.
Ceux qui se lisent d’un bout à l’autre du coin des lèvres et qui se partagent bien au delà des rêves.
Ma bouche peut bien être masquée, mes yeux seront autant un glaive
et d’un simple regard je couperai la distance qui nous égare.
Je suis un joueur et mon cluster c’est le bonheur !
|13/02/2021|
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