J’ai retrouvé un ancien élève qui a bien grandi : Joaquim, passionné de cirque. Je ne l’ai jamais connu petit puisqu’à l’adolescence il faisait déjà presque ma taille. Il jonglait beaucoup, un peu touche à tout, musicien aussi. Il a suivi mes quelques cours de clown et avait cette soif de conneries – comme un gamin qui a trop d’imagination et qui laisse trop de choses sortir (on s’entend que dans ce cas c’est jamais trop).
Et là je suis face à ce grand bonhomme sage et un peu gêné. Intimidé par un moi tout aussi hésitant. Je vois la force des batailles qui l’ont mené ici puisque j’ai en quelque sorte suivi le même chemin. Il est maintenant là devant moi, en train de créer avec ses amis. Ils sont frais, volontaire et généreux. Sacrément cons aussi et ça fait du bien à voir ! Il attend que par mon expérience je lui donne un avis éclairé sur ce qu’ils font. Alors je me concentre, je les regarde, je les écoute. Je me fais frapper, cueillis en plein vol et je ris. Je leur dis ce que je pense, je leur donne des idées.
En fait c’est tout l’inverse qui se passe. Ces idées sont le fruit de leur travail alors je les leur rends. L’expérience c’est peut-être ça, sentir la prémisse d’un quelque chose, d’une direction et de savoir les nommer pour aiguiller la recherche. Comme on l’entend souvent par ici « tout est dans tout». Les idées sont avant tout un moyen de communiquer une connexion, quand on s’inspire l’un l’autre. Tout le monde a toutes les idées – il faut se réunir pour les faire naître.
|13/03/2021|
Ce qu'il reste 
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