Je ris tout seul dans ma cuisine. Je suis tout seul quand je laisse sortir ce flot d’excitation qui vient comme de nul part. Il y a ce feu quelque part en moi, ce frémissement pas toujours palpable. Cette envie bouillonnante que j’apaise trop souvent. Je la déguise sous le masque du calme et de l’attention. J’écoute et essaye d’entendre les mots des autres pendant que le feu d’artifice explose en dedans.
Quand ça pétarade trop, j’atténue la fête intérieure en mettant de l’eau sur les mèches pour que les prochaines fusées ne partent pas. Je fais des contours à mes humeurs pour ne pas déranger le monde. Je reste sagement à ma place et j’écoute ce qu’il a à me dire. Je m’endors comme ça à coup de contrôle de moi. J’aplanis les courbes du fou pour devenir plat. Parce que j’ai peur des gros yeux des gens qui regardent. Parce qu’il y a cette voix très forte qui parle dans ma tête et se bat pour que les jeux s’arrêtent.
Si je n’arrive pas à dormir le soir venu, c’est que la vilaine voix ayant déserté pour se reposer je me retrouve seul avec moi-même, prêt à vivre pour de bon.
|20/08/2021|
Votre commentaire